«Je vends des chiots au Québec, en Ontario. Au départ, je me disais que ces clients-là n'avaient rien d'exceptionnel à part le fait qu'ils demeuraient un peu plus loin, aux États-Unis», amorce la propriétaire de l'entreprise Élevage JoeBerger d'Alma.
Ces clients-là, pour reprendre ses termes, n'avaient en réalité rien de banal.
Fondateurs de la célèbre firme de jeux vidéo Sierra On-Line, ils sont à l'origine du légendaire King's Quest, une série culte de l'âge d'or des sagas d'aventures. Ils ont également développé les inoubliables Leisure Suit Larry et Half Life, des titres qui ont révolutionné l'industrie au cours des années 80.
Aujourd'hui à la retraite, Ken et Roberta Williams passent le plus clair de leur temps à naviguer sur l'un et l'autre des océans de la planète. Loin de la programmation informatique qui a fait leur fortune, ils ont eu, pendant de longues années, un compagnon dans leurs périples. Shelby, une chienne de race Norwegian Lundehund, a voyagé à travers le monde sous la protection de ses maîtres, dans un confort absolu. En novembre dernier, elle s'est éteinte à l'âge de 14 ans.
C'est par le biais d'Internet qu'ils ont découvert l'entreprise jeannoise, l'une des rares qui se spécialisent dans l'élevage du Russkiy Toy.
Après quelques échanges par courriel, le couple d'Américains tombe en amour avec Toundra, qui a alors huit mois. Ils jettent également leur dévolu sur Lillyana, qui vient à peine de naître. C'est à ce moment précis que le conte de fées débute.
«M. Williams m'a demandé s'il m'était possible de lui livrer les chiots personnellement. Habituellement, j'offre aux gens de l'extérieur de me rejoindre à Montréal. C'est lorsqu'il m'a dit qu'il nous enverrait son jet privé que j'ai commencé à me poser des questions», confie Johanne Bergeron.
Jusque-là, elle n'avait consulté que son blogue (www.kensblog.com), qui fait essentiellement état de ses voyages en haute mer. Une brève recherche sur le Web l'a menée sur l'encyclopédie virtuelle Wikipédia, laquelle évoque la carrière de Ken Williams en long et en large.
«Dès lors, j'ai tout compris», sourit-elle.
Le rendez-vous a été fixé au 21 décembre, à l'aéroport de Bagotville.
«Ils voulaient avoir leurs chiots avant de quitter Seattle pour leur résidence d'hiver, au Mexique. Avant cette date, il m'était impossible de vendre Lillyana puisque je ne me départis jamais d'un chiot qui a moins de huit semaines», explique-t-elle.
Claudine Girard enchaîne en mentionnant que pendant le vol, ni l'une ni l'autre ne savait ce qui les attendait. Au mieux, Ken et Roberta Williams seraient sur place afin de prendre possession de leurs nouveaux compagnons.
«Nous n'avons même pas eu le temps de débarquer de l'avion que déjà, Roberta était là, devant nous. Elle nous remerciait avec tant d'humilité. C'était un beau moment, rempli d'émotions», exprime Claudine Girard, que son amie avait invitée afin d'agir comme traductrice dans cette aventure inusitée.
Pas de prix
Sur place, les deux Jeannoises ont été reçues comme des reines.
«Ils avaient réservé des chambres pour nous au Four Seasons de Seattle, le plus luxueux hôtel du secteur. Ils possèdent un immense condo à l'intérieur de l'établissement. Celui-ci donne directement sur le Pacifique. Ils ont refusé qu'on paie quoi que ce soit; ni un repas, ni une consommation», précise Claudine Girard.
Au cours des deux jours passés à Seattle, elles ont été en contact omniprésent avec les clients.
«Ce qui m'a frappée, c'est le côté humain de ces personnes. Elle (Roberta) pleurait lorsque je lui ai offert un album photo des premiers mois de Toundra et Lillyana. C'était juste un petit album, acheté chez Dollarama, et elle disait que c'était son plus beau cadeau de Noël», rapporte-t-elle.
Séparation
Bien qu'elle se dise heureuse pour les chiots, Johanne Bergeron avoue qu'elle a eu du mal à se départir de Toundra, qui avait un peu plus de huit mois au moment de la transaction.
C'est à contrecoeur qu'elle avait proposé la jeune chienne au couple, en se disant qu'ils allaient la refuser en raison de son âge.
«J'avais décidé de garder Toundra l'été dernier. Mes trois filles l'adoraient et il m'a fallu leur expliquer pourquoi elle devait partir. Je suis persuadée qu'elle aura une vie extraordinaire, avec des maîtres exceptionnels», soutient-elle.
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Bonjour,
RépondreSupprimerJe vais aussi me lancer dans un petit élevage familial de Russkiy Toys.
Nous partageons la meme passion !
Falicitations pour vos beaux chiens et chiots ! j'en ai meme vu un bleu je crois....j'adore !